Chez André

C’est un bistrot éternel, tel que l’imaginent nos cousins de Sydney, de New York ou de Romorantin : un lieu de vie, drôle, bruyant, animé, avec ses deux salles combles, ses serveuses souriantes vêtues à l’ancienne en noir et blanc, ses banquettes rouges, son comptoir en zinc où se bousculent les flacons de toutes sortes, ses luminaires soignés, sa terrasse d’angle.

Si l’ambiance est comme avant, la carte est à l’identique, avec la salade de lentilles échalotées, ses escargots en coquilles au beurre persillé, ses oeufs mayo, ses belles viandes, comme le filet de bœuf sauce poivre servi avec ses pommes grenailles, le steak tartare fort bien assaisonné – et facturé, avec sagesse, 20 € – et ses frites maison ou encore la brave bavette aux échalotes.

Il y a encore les plats du semainier, dont la rituelle bouillabaisse du vendredi. Christophe Joulie qui veille sur une douzaine d’institutions de la brasserie dans Paris et Neuilly (de Sébillon aux deux Congrès, de Maillot et d’Auteuil, du Boeuf Couronné à l’Auberge Dab, du Wepler aux divers Bouillons Chartier, et de l’Européen au Café du Commerce) en a fait sinon sa pièce maîtresse, du moins sa perle bistrotière.

L’accueil est pro autant que souriant, le service vite complice, le choix de vins de ce passionné du genre est varié, sage, tarifé avec mesure. Le vif sancerre les Caillotes du domaine Reverdy-Ducroux, le fringant gamay du copain Marionnet à Soings-en-Sologne ou encore le réjouissant morgon côte du Py « cuvée Mathilde » de Jacques Depagneux à Fleurie font partie de ses pépites à prix doux.

Les desserts (belle île flottante, régressive crème brûlée qui pourrait être cependant davantage vanillée, généreuses profiteroles au chocolat et craquant millefeuille avec sa belle crème vanille) font retomber en enfance. Cher(s) André…